Si vous m’aviez demandé il y a 5 ans ce que je savais du Panama, je vous aurais répondu la même chose qu’il y a 2 mois : les panaméens parlent espagnol (ou au moins quelque chose qui y ressemble), il y fait sûrment très chaud et j’adorerais visiter ce pays un jour. Il y a deux mois j’aurais aussi bien pu partir voyager en Antarctique que venir vivre à Santa Catalina, mais me voici, en pleine installation dans cet idyllique petit village de pêcheurs du sud-ouest du Panama.

Je suis une expatriée allemande, je parle courament anglais, mais avant de décider de faire part du Panama Dive Center à Santa Catalina mes connaissances en espagnol se résumaient à ‘‘vamos a la playa’’,  »tequila » et le refrain de ‘‘La Cucaracha’’. Grace à l’aide de mes adorables collègues et de ma bonne amie Rosetta Stone (note de l’éditeur : application pour l’enseignement des langues, testée pour le français, l’espagnol et l’allemand par Panama dive center). Mon objectif est d’être capable de mener une conversation basique en espagnol avant de quitter le Panama en Novembre. Jusqu’à aujourd’hui les phrases que j’utilise le plus sont : ‘‘Disculpe, hablo solo un poquito español’’, ‘‘¿Cómo se dice … en español?’’ et ‘‘una Balboa, por favor’’. Mais pour encourager tous ceux qui sont dans la même situation que moi : ne laissez pas la barrière de la langue vous retenir de partir à l’aventure en Amérique Latine. Chaque jour j’ai l’impression d’apprendre deux fois plus que la veille, et ce progrès constant est la meilleure récompense dans l’apprentissage d’une langue.

Quand je pense à l’Amérique Latine je ne peux m’empêcher d’associer chaque pays à ses spécialités culinaires. Au nord le Mexique avec ses tacos épicés and ses enchiladas, le Gallo Pinto du Nicaragua ou le célèbre Argentinian Asado (Barbecue). Mais quel est le plat typique du Panama? En effet, il ne me semble pas avoir déjà entendu parler d’une spécialité Panaméenne. Il ne m’a pas pris longtemps pour trouver une réponse à cette question : sur les côtes Pacifique et Caraibe le régime alimentaire est composé de fruits de mer ou de poissons péchés du jour, fruits tropicaux et légume à foison.

Les panaméens ont une habitude culinaire commune aux Etats Unis : frire absolument tout ce qui est comestibles. Mais qui suis-je pour me plaindre alors que cette habitude nous permet de profiter des “patacones“, ces délicieux morceaux de bananes plantains frits. Cette recette fait déjà partie de mon carnet de cuisine composé seulement de deux autres plats rencontrés lors de mes voyages (je ne suis pas une très grande cuisinière).

Le point le plus positif mais aussi le plus surprenant de la cuisine panaméenne est la variété d’options. Que vous soyez un grand mangeur de viande, végétarien ou même vegan il est très facile de maintenir tout type de régime alimentaire ici. Je me considère parmi la fraction vegetériénne (enfin la pluspart du temps) et ici je débute ma journée avec une noix de coco trouvée sur la plage ( si vous avez des difficultés pour les ouvrir notre Divemaster trainee Rodrigo vous sera d’une grande aide et pourra vous enseigner ce type de compétence de survie), ensuite j’avale une quantité absolument déraisonnable de morceaux de melon, quelques bananes et morceaux d’ananas, tout ça trouvé dans notre food truck local. Dans l’aprés midi, quelue mangostines fraiches, et un jue de fruit encore plus frais. Manger aussi saint a rarement été aussi simple pour moi!

Ce que j’aime le plus en ce qui concerne les restaurants de Santa Catalina et encore une fois leur variété. Vous trouverez tout ce dont vous aurez envie, il vous faudra choisir entre l’exellente piezzria (Jammin Hostal y Pizzeria), le restaurant argentin (Los Pibes)  et tous les autres restaurants qui proposent du plat le plus local, le poisson fri, au plus exotique, sushi.

En rapport avec la section  »nourriture“, la moyenne des prix qui n’est pas aussi basse que ce que je pensais. Il faut compter 13$ pour un repas pour une personne avec une boisson.  La situation de Santa Catalina rend l’approvisionnement difficile ainsi une brosse à dents, par exemple, atteint le prix de 3$, les cosmétiques sont bien plus chères que dans les autres pays d’Amérique latine et que dans les autres régions du Panama. Si vous vous laissez tenter par des mets “exeptionnels“ tel du fromage il vous faudra compter 5$ pour les plus petits morceaux, et 2$ pour un litre de lait. Il vous sera possible de trouver des endroits où passer la nuit à petit prix, comptez 15$ pour une nuit en dortoir (Hostel Villa Vento Surf) et 20$ pour une chambre privée (Cabañas Las Palmeras) cependant, il est aussi possible de trouver des chambres bien plus hautes gammes allant jusqu’à 80$ la nuit (Hotel Santa Catalina). Comme touriste je pense qu’il faut prévoir un budget minimum de 30$ par jour, sans compter les sorties comme la plonger, le snorkeling ou l’observation des baleines et dauphins. Une planche de surf peut être louée pour 10$ la journée. La fameuse bière locale est la “Balboa“ (meme nom que la monnaie locale, dont la valeur est égale au dollar) est généralement vendue entre 1$ et 2$ la bouteille.

Alors, comment est la vie dans un petit village de pêcheurs où on partage le quotidien entre les locaux et les touristes de passage?  Pour moi, c’est le paradis, malgré quelques petits desagrément auquels je ne mettait pas préparé. L’humidité par exemple, qui empeche vos vêtements, draps et serviettes de sécher (tout en considérant qu’il ne pleuve pas. Ai-je mentionné que la saison des pluies qui s’étend d’avril à novembre nous laisse profiter chaque jour d’averses plus ou moins importantes), les moustiques et les fourmis qui vous empêche de délaisser votre assiette même pour quelques secondes. De plus, j’ai perdu ici toute notion du temps (merci à mon travail au Panama Dive center qui m’oblige à garder un certain rythme).

Mais tous ces petits inconveignants n’altèrent pas ma gratitude d’être ici et mon amour pour cet endroit si spécial! Pour les longues soirées entre amis avec une bouteille de vin à admirer le couché du soleil, les premières fois à tenter de prendre les vagues d’Estero beach où s’entrainent les légendes locales du surf internationnalement connus, l’infinie richesse de la flore et de la faune ou  »l’autre monde“ à couper le souffle qui se cache juste en face sous la surface du parc national de Coiba.

Avec ces quelque 400 habitants Santa Catalina est un village où si vous décidez de rester pour plus longtemps vous deviendrez rapidement accro au mode de vie. Chaque jour une nouvelle personne remplit la mission de rythmer votre journée au son de musiques locales, de midi jusqu’à bien après le couché du soleil. Jour après jour, vous reconnaissez de plus en plus de personnes, jusqu’à ce que tous les visages vous deviennent familiers et facent partie de votre routine. La pluspart d’entre eux seront ravis de vous intégrer à la communauté et de vous enseigner quels sont les meilleurs food truck et les moins chères.

Comme je l’ai mentionné plus tôt Santa Catalina est un paradis potentiel. Le sera-t-il aussi pour vous ? Peu importe vos principes et valeurs, Santa Catalina offre un grand éventail de possibilités et d’activités dans les quelle vous pourrez certainement vous épanouir. Pourquoi ne pas vous laisser tenter ?

– Nina Berti

Si vous avez eu la chance de plonger dans le parc national de Coiba au Panamá, vous avez sûrement eu l’occasion d’admirer la variété de poisson-globe présent sur le site. En effet, ces petits poissons intrigants parcourent la réserve en nombre nous éblouissant par leur variété de couleurs. Cependant, nous en savons bien peu sur cette espèce, sur ses particularités et ses habitudes. Cet article a donc pour but de répondre aux questions que l’on pourrait se poser sur le poisson-globe afin de le connaître un peu mieux.

Pour commencer leur vraie appellation ?

Au-delà de poisson-ballon, poisson-globe, puffer fish, leur réelle appellation est Tetraodontidae, en effet, bien moins simple à prononcer. La signification de ce terme barbare est pourtant aussi simple que quatre dents en grec.

A quoi ressemblent-ils ?

Étant donné qu’il existe 121 espèces de puffer fish il est possible de rencontrer des individus de tout type. Leur point commun est la forme de leur corps, allongé et globulaire. Les tetraodontidaes possèdent tous cinq nageoires, deux pectorales, une dorsale, une abdominal et  une anale. Leur peau est dure, lisse et sans écaille. Au niveau des couleurs certains portent des couleurs vives qui annoncent leur danger et leur toxicité tandis que d’autres ont des couleurs plus discrètes leur permettant de se fondre dans leur milieu. De plus, de nombreux individus ont la capacité de changer de couleur pour s’adapter aux changements de l’environnement. Ces changements peuvent être discrets, variations de teintes, de contrastes, ou très surprenant, changement total de couleur de jaune citron à noir tacheté de blanc. Au niveau de la taille, là aussi tout est permis, il est possible de rencontrer certaines espèces de poissons-ballons de 2.5 cm de longueur tandis que d’autres atteignent au maximum environ 100 cm de longueur.

De quoi se nourrissent-ils ?

Le régime alimentaire des poissons-globes est principalement composé d’invertébrés et d’algues. Ils possèdent quatre dents, deux centrées sur la mâchoire supérieure et deux en face sur la mâchoire inférieure. Cette dentition a l’apparence d’un bec et permet aux plus grands spécimens de rompre les crustacés qui leurs servent aussi de nourriture.

Pourquoi gonflent-ils ?

Les puffer fish sont très lent et il leur est donc très difficile de fuir leurs prédateurs à temps. Ainsi, gonfler leur permet d’effrayer leurs assaillants. Le poisson-ballon peut en effet atteindre jusqu’à trois fois sa taille initiale, impressionnant ! Pour atteindre une telle transformation le poisson-globe utilise l’impressionnante élasticité de son estomac et  ingère rapidement une grande quantité d’eau ou d’air si nécessaire. Il ressemble ensuite à une sorte de balle, la plus part du temps recouverte d’épines, ce qui dissuade la plupart des prédateurs.

Quels sont leurs autres moyens de défense ?

Malgré leur lenteur les poissons-globes ont une très bonne vue, ils sont capables d’orienter leurs yeux indépendamment. Ils ont aussi une très bonne capacité à manœuvrer. Ces deux atouts leur permettent de repérer toutes menaces à temps pour se cacher ou gonfler.

En plus de se gonfler certains  tetraodontidaes sont recouverts d’épines qui apparaissent à l’inflation et qui les rendent non préhensible. De plus, la quasi-totalité des puffer fish produise de la tétrodotoxine, une substance très toxique présente dans leurs organes internes et leur peau. Il semblerait qu’ils créaient cette toxine en synthétisant les bactéries présentes dans leur nourriture. Ainsi, si le prédateur parvient à attraper le poisson avant qu’il ne se gonfle, il risque de le regretter. En effet, cette substance 1200 fois plus dangereuse que le cyanure est létale pour quasiment tous les prédateurs. La dose de cette toxine présente dans un seul poisson-globe peut tuer jusqu’à 30 humains adultes, et il n’existe pas encore de remède connu. Donc sous leur air inoffensif les tetraodontidaes cachent un réel potentiel meurtrier, qui les classerait même comme le second animal le plus toxique au monde après la grenouille dorée empoisonnée.

Comment se reproduisent-ils ?

Dans la plupart des cas en eau salée, le mâle entraîne la femelle vers la surface où elle libère entre trois et sept œufs qu’il féconde par la suite. Les œufs restent à la surface et éclosent après environs quatre à sept jours. Cependant, une espèce de poisson-globe démarque, le puffer courtship. Ceux – ci créent des nids qui sont de réel chef-d’œuvre architecturel afin d’attirer les femelles. (https://www.youtube.com/watch?v=FV1C_HvP8P0)

En eau douce la tâche est plus compliquée pour les mâles, qui doivent se différencier des autres pour être choisi par la femelle. Celle-ci l’entraîne ensuite dans un endroit protégé afin de libérer ses œufs qu’il fécondera. En captivité on a pu observer que le mâle protégeait les œufs jusqu’à éclosion.

Un plat ?

Leur toxicité rend les poissons-globes très compliqués à manger. Effectivement, seule une préparation très précautionneuse les rendent propres à la consommation. Malgré ce danger le tetraodontidae est devenu un met d’exception au Japon, sous le nom de FUGU. Malgré qu’il ne puisse être préparé que par des chefs diplômés, chaque année plusieurs personnes sont hospitalisées et meurent intoxiquées par le fugu. Sa consommation reste interdite à l’empereur. Ce danger ne fait pas peur aux japonnais et ce met atteint des sommes exorbitantes : un plat à base de fugu coûte entre 20$ et 50$, le poisson entier est vendu entre 100$ et 200$. Dans d’autres régions du Japon certains éleveurs de puffer fish les ont rendus non-toxiques en surveillant leur régime alimentaire et les rendre ainsi simples à consommer.

Une population en danger ?

Bien que dans la réserve de Coiba on puisse croiser les poissons-globes en nombre, cela n’est pas le cas partout dans le monde. En effet, certaines espèces commencent à être menacées par la pollution, la pêche et la destruction des récifs. C’est le cas notamment du puffer chinois dont la population a décliné de 99% en 40 ans, ainsi que du Canthigaster cyanetron, du red ligne puffer fish et du dwarf puffer récemment classées comme espèces vulnérables d’extinction.

– Anaïs Yvinou

 

Webographie

http://www.nationalgeographic.com/animals/fish/group/puffer fish/

https://en.wikipedia.org/wiki/Tetraodontidae

http://vieoceane.free.fr/poissons/familles/Tetraodontidae/fiche1.html

http://ipfactly.com/puffer fish/

https://www.aquaportail.com/taxonomie-famille-177-tetraodontidae.html

https://a-z-animals.com › A-Z Animals › Animals › Puffer Fish

https://diverswhowanttolearnmore.wordpress.com/2014/11/16/tetraodontidae-puffer fish-vs-porcupinefish/

eol.org/pages/5056/overview

@inspiredbymaps view of the ranger´s station from the top

Les sites classés au patrimoine mondial sont des lieux avec des caractéristiques spécifiques qui permettent de les distinguer des autres sites. Ils sont considérés uniques et ont une «valeur universelle exceptionnelle» (VUE) qui reflète la richesse et la diversité du patrimoine culturel et naturel de la Terre. En raison de cette valeur exceptionnelle, les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde, quel que soit le territoire sur lequel ils se trouvent. Leur protection profite donc à chacun d’entre nous et, par conséquent, il est du devoir de la communauté internationale dans son ensemble de coopérer à leur préservation.

Le parc national de Coiba et sa zone spéciale de protection marine (SZMP) ont été inclus dans la liste des sites du patrimoine mondial de l’Unesco en 2005. C’est une région d’une beauté à couper le souffle qui agite le cœur de ses visiteurs. Mais en dehors de sa beauté, qu’est-ce qui rend Coiba spécial? Quelle est sa valeur universelle exceptionnelle?

Pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial, un site doit répondre à au moins 1 des 10 critères de sélection. Coiba répond aux critères de l’Unesco IX (être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins) et X (contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation).

En termes simples, Coiba détient une phone et une flore qui sont essentielles au bien-être de notre planète. Coiba est extrêmement riche dans sa biodiversité, avec beaucoup d’espèces végétales et animales introuvables ailleurs dans le monde. Dans de nombreux cas, ces espèces jouent un rôle clé dans les processus responsables du maintien de la santé de nos océans, et ce maintien est essenciel. C’est pourquoi Coiba est un site du patrimoine mondial et pourquoi il doit être protégé.

Les États qui adhèrent à la Convention du patrimoine mondial, possèdent des sites sur la liste sur leur territoire national et ont pour responsabilité de protéger ces valeurs du patrimoine mondial. Les avantages de rejoindre la liste sont multiples. Premièrement, il permet de sensibiliser la population à la préservation du patrimoine. Il donne accès au fonds du patrimoine mondial. Les sites élus bénéficient également de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un plan de gestion complet et d’experts qui proposent une formation technique aux équipes de gestion locale du site.

Le Comité du patrimoine mondial est composé de représentants de 21 États qui font parties de la Convention, élus pour un mandat de six ans maximum. Ils se réunissent une fois par an et sont responsable de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial. Ils allouent l’aide financière du Fonds du patrimoine mondial et ont le dernier mot quant à savoir si un site peut être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Ils examinent également les rapports sur l’état de conservation des sites inscrits et décide de l’inscription ou du retrait des sites sur la Liste des patrimoines mondiaux en péril.

Le Comité du patrimoine mondial peut inscrire sur la Liste des patrimoines mondiaux en péril des lieux menacés pour leurs valeurs de patrimoine mondial et, une fois qu’un site a été inscrit sur la Liste des patrimoines mondiaux en péril, le Comité peut accorder une aide immédiate. Le Comité, en collaboration avec l’État concerné, élabore et adopte ensuite un programme de mesures correctives, puis surveille la situation du site. Il alerte également la communauté internationale afin qu’elle puisse joindre ses efforts pour sauver ces sites menacés.

Nous portons de l’intérêt sur cet aspect car que le Comité du patrimoine mondial a averti l’Etat du Panama que si la gestion de Coiba et de la SZMP continuait dans la même direction, le Comité envisagerait d’inclure le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril. En d’autres termes, le Comité estime que la valeur universelle exceptionnelle de Coiba et de son SZMP pourrait être en danger.

Une équipe de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) est venue visiter Coiba du 28 novembre au 3 décembre 2016 afin relever les préoccupations de conservation au Comité du patrimoine mondial. Le 30 janvier 2017, l’État du Panama a présenté un rapport sur l’état de conservation du site. Les deux rapports sont disponibles ici. Vous trouverez un résumé des conclusions et décisions adoptées par le Comité dans sa dernière réunion (Projet de décision: 41 COM 7B.17) ici. Pour résumer, le Comité a indiqué que:

  • la gestion de la composante marine de Coiba continue d’être confrontée à des défis importants et des déclins ont été signalés concernant certaines valeurs marines clés et peu de progrès ont été signalés dans la mise en œuvre des demandes du Comité relatives à la gestion et au contrôle de la pêche.

  • le projet de régulation proposé par l’État autorise des types d’activités incompatibles avec le statut de patrimoine mondial du site, en particulier la pêche industrielle.

Le message à retenir est que certaines activités de pêche sont autorisées dans le parc par l’Etat, ce qui est absolument incompatible avec le statut de patrimoine mondial de Coiba et qui ont un impact négatif sérieux sur la valeur universelle exceptionnelle de Coiba. Ce qui est le plus troublant et frustrant, c’est que le Comité du patrimoine mondial a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations à l’État du Panama au cours des dernières années quant à l’absence de régulation efficace de la pêche au sein du site. Le Comité a demandé à plusieurs reprises au Panama de prendre des mesures immédiates pour assurer que la pêche soit strictement contrôlée, que la pêche industrielle soit totalement interdite et que les activités de pêche autorisées soi durables. Le Comité du patrimoine mondial a indiqué que si, à sa 42e session en 2018, il n’y avait pas eu de progrès substantiels dans la protection du site contre la pêche non durables, Coiba et son SZMP pourraient figurer sur la Liste des patrimoines mondiaux en périls.

Bien que l’inscription de Coiba sur cette liste puisse être perçue comme un déshonneur, il s’agit peut-être d’un bon tournant, concentrant l’attention internationale sur ses problèmes et sollicitant l’aide d’experts pour les résoudre. Nous pensons cependant que l’inscription de Coiba dans le patrimoine mondial en péril ne serait pas nécessaire si l’État se conformait aux demandes du Comité du patrimoine mondial. Il est à espérer que l’État du Panama prendra note des demandes et que nous pourrons bientôt voir des changements positifs majeurs dans la gestion de l’environnement marin de Coiba. La réserve est un endroit spécial, qui fait partie de notre patrimoine naturel et devrait être traité comme tel. Ne l’oublions pas.

–  Rodrigo Villarino

À la mi-avril 2017, le personnel du Panama Dive Center a pris quelques jours de congé pour faire un long voyage au parc national Coiba. Deux jours de plongée incroyable qui nous ont permis d’accéder à des sites trop éloignés pour les excursions habituelles. Une nuit sur l’île de Coiba avec de délicieux plats, beaucoup de bière et de vin le tout en bonne compagnie afin de bien conclure la haute saison au Panama.
Nous avons quitté Santa Catalina le 21 avril vers 9 heures du matin. Mais, comme ceux qui ont plongé avec Panama Dive Center se souviennent que personne ne quitte Catalina sans avoir pris son café du matin. Sur deux bateaux, Aracelli et Yuri, avec nos deux capitaines Rubén et Eddie accompagnés des assistants Jorge et Solin, douze plongeurs enthousiastes sont partis à Coiba. Après deux heures de trajet, nous sommes arrivés à Contreras, l’un des plus beaux lieux de plongée dans le parc national, situé au nord de l’île de Coiba. Nous avons pu plonger sur les sites de plongée Montaña Rusa et Sueño de Pescador connus pour être plein de vie. Nous avons pu profiter de grands  bands de barracuda, de jacks, et de rais mais aussi de nombreux frogfishs et de requins à pointes blanches. Cependant, malgré cette faune impressionnante, notre visiteur préféré, a été un requin-marteau qui nous a fait l’honneur de passer à Sueño de Pescador, sans se rendre compte que nous l’observions tous, éblouis.
De retours sur l’île de Coiba, nous avons profité d’un bon déjeuner et d’une petite randonnée sur l’île. Nos « Divemasters in Training » ont quant à eux dû organiser leur plongée nocturne. Une fois le soleil tombé, quatre d’entre nous les ont ainsi accompagnés exploré la beauté du monde subaquatique de nuit, sur un site proche de l’île principale. Ce fut une experience fantastique! Notre capitaine et notre assistant n’ont pas voulu nous accompagner effrayés à l’idée de nager dans l’obscurité à l’heure où le crocodile de l’île, Tito, et ses amis ont l’habitude de visiter les plages. Mais observer les créatures sous l’eau lors de leurs routines  nocturnes était, au moins pour nous quatre, l’un des points forts du voyage et, au final, personne n’a été mangé par un crocodile. Nous avons terminé cette incroyable journée de plongée par délicieux dîner, quelques bières et des verres de vin.
Le lendemain, nous sommes partis à Isla Jicarón, une île à part au sud du parc national Coiba. En raison de son emplacement, très éloignée de Santa Catalina, beaucoup d’entre nous ont découvert de nouvelles espèces ainsi qu’une flore différente. Cette plongée était donc source d’excitation pour tout le monde. Nous avons plongé sur deux sites : la cathédrale où nous avons pu observer les formations spectaculaires de la roche volcanique, et la lavadora, en français la machine à laver, qui doit son nom aux forts courants qui font basculer les plongeurs de droite à gauche ou parfois même en mouvements circulaires comme dans : une machine à laver. Nous nous sommes bien amusés et avons pris beaucoup de plaisir.

Après ces dernières plongées et un long retour à Santa Catalina, notre voyage d’équipe a pris fin. Nous avons profité de chaque moment au maximum, grâce à tous ceux qui se sont joints à nous et ont fait de ce voyage une expérience inoubliable.

Giant Frogfish

Lorsque de plus gros animaux tels que les requins-baleines et les baleines à bosse nous entourent dans la resserve, nous tournons notre attention vers d’autres créatures de l’océan. Les bans de barracudas, de carangues et nos requins pointes blanches bien-aimées sont encore nombreux, mais parfois nous rencontrons aussi une petite créature qui se cache entre les coquillages, les rochers et les coraux. Sans aucun doute, l’un de nos favoris : le poisson grenouille.

Ces créatures fantastiques, sont un type de lotte, que l’on peut trouver dans les eaux tropicales et subtropicales au large des côtes d’Afrique, d’Asie, d’Australie, d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale. Nous avons la chance d’avoir des poissons-grenouilles géants ici dans le parc national de Coiba.

Le poisson-grenouille a un extérieur texturé, et des couleurs uniques, des épines et des bosses qui ont la capacité de changer de teintes pour correspondre à leur environnement, ce qui en fait des maîtres en terme de camouflage! Contrairement à de nombreux animaux qui utilisent le camouflage comme moyen de défense contre les prédateurs, les poissons-grenouilles l’utilisent principalement  pour attirer les proies. Leur taille est entre 1/8 pouce à 22 pouces.

Ces poissons sont carnivores et aussi cannibales. Ils mangent d’autres poissons, des crustacés et parfois d’autres poissons-grenouilles! Leur bouche peut atteindre 12 fois sa taille de repos, ce qui leur permet d’attraper toutes sortes de proies, parfois plus grosses qu’eux-mêmes. Le poisson-grenouille a une nageoire dorsale modifiée qui a un leurre rétractable ressemblant à une crevette, il l’utilise pour attirer leur proie. Si leur leurre est mangé ou endommagé, il peut être régénéré. À l’aide de cette canne à pêche et de ce leurre, le poisson-grenouille laisse pendre l’appât devant sa tête. Un passant sans méfiance va voir le leurre et être attiré à la vue de ce potentiel repas apparemment facile d’accès, et il sera mangé par le poisson grenouille. Le poisson-grenouille a la vitesse de frappe la plus rapide de n’importe quel animal sur terre! Il se deplace seulement lors du passage de leur proie ou lorsqu’ils ressentent un danger ou ont besoin de s’accoupler.

Parce que les poissons grenouilles n’ont pas de vessie natatoire, ils utilisent leurs nageoires pectorales modifiées pour marcher, ou même galoper, à travers les fonds marins. Ils marchent aussi en avalant de l’eau avec leur bouche massive, puis en forçant l’eau à travers leurs branchies ce qui leur permette de bouger. Le corps bouge très peu pendant que le poisson grenouille souffle et se fraye un chemin à travers l’océan.

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La femelle de ces espèces pondent des œufs dans l’eau et le mâle vient les fertiliser. L’abdomen de la femelle commence à gonfler lorsque l’œuf absorbe de l’eau et cela se produit entre 8 heures à plusieurs jours avant la ponte. Le mâle commence à s’approcher de la femelle deux jours avant le frai. Le temps de frai n’est pas clairement connu par les scientifiques, il pourait dépendre de la phase de la lune ou un signal est éventuellement libéré par la femelle.

Une fois, les yeux de lynx de Camilo ont repéré un minuscule poisson-grenouille jaune juvénile. Pas plus grand qu’un ongle ce petit miracle a vraiment marqué notre journée. Nous avons réussi à le retrouver et espérons que nous serons en mesure de suivre la croissance de ce petit gars avant qu’il ne décide de partir ou d’être englouti.