Les baleines à bosse sont facilement reconnaissables en raison de leur énorme taille, de leurs chants majestueux et de leurs acrobaties aériennes et époustouflantes, qui survolent l’eau malgré leurs corps volumineux et qui atterrissent avec de grosses éclaboussures. Une baleine à bosse adulte pèse plus de cinq fois le poids d’un éléphant adulte et mesure jusqu’à 20 mètres de long, soit la taille d’un gros bus. Les baleines possèdent une nageoire caudale massive appelée douve et une nageoires pectorales anormalement longues (1/3 de la longueur de leur corps!), Qu’ils utilisent pour naviguer dans les océans du monde. Le seul prédateur possible face à un tel animal serait une meute d’orques  affamés.

 

Les baleines à bosse ont une alimentation très diversifiée composée de krill, de plancton et de poissons comme le saumon, le hareng et le maquereau. Ce type de baleine n’a pas de dents, mais des fanons, qui filtrent l’eau la nourriture qu’elles aspirent. Comme elles n’ont pas de dents, elles doivent avaler entièrement leurs proies. La façon dont elles chassent est un vrai spectacle. Elles utilisent une technique connue sous le nom de piège à bulles : un groupe de baleines nagent autour de leur proie formant un cercle, elles soufflent des bulles autour de leur proie afin de diriger les poissons dans un périmètre plus retreint et  produisent des sons puissant afin d’effrayer les poissons et les orienter vers la surface de l’eau. Ensuite, les baleines frappent leurs nageoires contre l’eau pour étourdir les poissons et les immobiliser. Enfin, les baleines nagent vers la surface avec  la mâchoire ouverte et engloutissent les milliers de petits poissons d’une seule bouchée, et utilisent leurs fanons pour séparer l’eau des proies.

Les rorquals à bosse se nourrissent surtout pendant la saison estivale, accumulant des réserves de graisse qu’ils utiliseront pendant leur migration et la saison des amours. Ils font d’importante migrations annuelles vers leur lieu d’alimentation l’été, près des pôles tels que l’Alaska et l’Antarctique, où ils apprécient les eaux froides riches en éléments nutritifs, puis pour se réchauffer en hiver ils se déplacent près de l’équateur où ils s’accouplent et où à lieu la période de gestation. Cela signifie que les baleines à bosse que nous pouvons voir à Coiba ont parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Antarctique, ce qui en fait la migration la plus importante de tous les mammifères! De plus, au cours de cette longue migration et de leur séjour à Coiba, elles jeûnent, se nourrissent à peine et vivent principalement sur les réserves de graisse acquises pendant la saison d’été! Le moment de leur visite à Coiba est la saison de reproduction, elles s’accouplent donc ici ou y donnent naissance. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit une fois tous les 2-3 ans. La période de gestation moyenne est de 11-12 mois. Cela signifie qu’une femelle baleine à bosse se reproduit une année à Coiba et retourne ensuite au pôle Sud pour la gestation. Une fois là-bas, elle se nourrie pendant quelques mois et migre ensuite sur des milliers de kilomètres pour venir mettre bas dans les eaux chaudes plus sûres de Coiba! La mère allaite le veau pendant environ un an, le petit boit jusqu’à 600 litre de lait maternel par jour ! Le veau grandit jusqu’à environ l’âge de 10 ans, il atteint à cette âge la pleine maturité adulte.

Le chant des baleines à bosse est agréable à écouter, il est unique et peut durer longtemps. Imaginez que vous êtes sous l’eau et tout d’un coup vous commencez à entendre un mélange très complexe et fort de gémissements, de grincements et de hurlements. Vous regardez autour d’essayer de trouver la source. Le son vous entoure, mais vous ne parvenez pas à savoir d’où il vient, et vous savez que cet orchestre est l’œuvre d’un de ces grands camarades qui est peut-être à quelques kilomètres de vous, car leurs chants magiques peuvent voyager sur de grandes distances à travers l’océan. Pouvez-vous l’imaginer? Croyez-moi, c’est une expérience vraiment inoubliable. Le plus étonnant est que les bosses à bosse n’ont pas de cordes vocales et sont incapables de respirer par la bouche, de sorte que tous ces sons sont produits par l’expulsion l’air par leur évent. Ces chants sont plein de mystère. Les scientifiques ne savent pas expliquer la complexité des chansons ni la capacité de la baleine à les produire, de plus nous ne sommes pas sûrs de leur fonction. Les chants de baleine sont chantés exclusivement par des mâles qui en général, chantent une variation de la même chanson. Il se pourrait que le chant soit un mécanisme d’accouplement utilisé par les mâles pour montrer leurs capacités vocales et attirer les femelles. Si cela est correct et que vous avez la chance d’entendre une chanson de baleine, rappelez-vous que vous écoutez l’un des rituels d’accouplement les plus complexes du règne animal. Cependant, rares sont les fois où les femmelles ont été observée approchant les mâles pendant leurs chants et les baleines à bosse ne chantent pas exclusivement pendant la saison des amours. Par conséquent, certains scientifiques croient qu’il doit y avoir un autre but derrière leurs chansons. Peut-être que les chansons agissent synchroniser la migration et  guider les groupes de baleines. Nous n’avons pas de réponse.

À un moment donné, ces créatures étonnantes ont été considérées comme très menacées en raison de la chasse excessive et de la chasse commerciale à la baleine. Depuis, elles ont fait un retour en force grâce aux lois lois sur la protection de l’espèce et à une prise de conscience générale du grand public quant à de la vulnérabilité de l’environnement. La plupart des populations aujourd’hui ne sont plus considérées comme une préoccupation du point de vue de la conservation. Cependant, elles sont toujours confrontées à un certain nombre de menaces de la part de l’homme telles que se retrouver piégées dans les engins de pêche, le harcèlement par les observateurs de baleines, les collisions avec les bateaux, la surpêche qui compromet leurs aires d’alimentation et la pollution de l’eau. Il arrive régulièrement que les baleines se coincent dans les engins de pêche et autres débris marins pendant leurs longues migrations. Les chenaux de navigation et les aménagements côtiers peuvent déplacer les baleines, les décourageant de se reproduire dans une zone qu’elles utiliseraient normalement. La population qui émigre en Amérique centrale fait partie des populations toujours à risque. Pas de découragement, beaucoup de moyens sont déployés pour tenter d’améliorer leur situation. Je vous demande seulement, si vous voulez voir les baleines, assurez-vous de chercher des opérateurs responsables qui suivent les directives adéquates, pour que le plaisir de les observer ai le moins d’impacts négatifs possibles pour elles.

– Rodrigo Villarino

Cette période de l’année est particulière à Santa Catalina. Nous avons des invités spéciaux qui, comme tous les ans, visitent Coiba pendant les mois de juillet à septembre et nous enchante par leur beauté et leur présence majestueuse. Ces amis avec lesquels nous partageons les merveilles de Coiba pendant quelques mois, sont les baleines à bosse.

Coiba offre donc pendant ces mois la possibilité de voir ces créatures étonnantes. Beaucoup de personnes viennent dans notre centre de plongée et nous demandent de confirmer la possibilité de les voir sous l’eau ou au moins en surface pendant nos trajets en bateau.  Au Panama Dive Center nous partageons cet  enthousiasme et l’excitation à l’idée de croiser les baleines à bosse. C’est l’effet que ces majestueux animaux ont sur la plupart d’entre nous. Leur magnificence, leur puissance ainsi que tous les mystères autours de ces créatures inspirent notre imagination et nos fantasmes! Quand je vois l’enthousiasme de nos clients a l’idée de ces rencontres, leurs sourires, exclamations et expressions d’admiration lorsqu’elles se produisent réellement, je me dis: « C’est pour cela que je vis ». Quand je vois leur bonheur face à ce rêve qui devient réalité, ce rêve qui les rapproche de la nature, je me sens réellement accompli.

Bien que les observer sous l’eau reste un événement extrêmement rare, les voir en surface à toute heure de la journée se produit très régulièrement pendant ces mois. La pl un d’entre nous voit un jet d’eau sortir de l’océan. D’autres fois, nous apercevons un groupe de baleines nager à la surface ou encore, nous avons la chance d’assister à la pleine puissance de ces merveilleuses créatures dans l’un de leurs sauts spectaculaires hors de l’eau! Dans tous les cas, la réaction qui suit est toujours la même un très fort « baleines !!!!! » hurler par le premier à les apercevoir, puis tout le monde se lève, trop excité pour rester calme et assis. Si les baleines sont effectivement  visibles, tout le monde s’exclame de joie et d’excitation. Si les baleines disparaissent, alors tout le monde reste silencieux et toujours, pleinement vigilant en scrutant la surface, en attendant l’apparition suivante.

Je ne fais pas encore partie des plus chanceux et je n’ai pas eu l’occasion de les voir sous l’eau, mais une de nos instructrices, les a récemment vus pendant la plongée, elle m’a décrit son ressenti f ace à cette expérience ce qui m’a donné un aperçu de l’intensité de cette rencontre, l’excitation était lisible dans son regard. Elle a partagé avec nous son respect et son amour pour ces animaux. J’ai essayé de m’imaginer à sa place et à quel point cette rencontre a dû être incroyable. Elle les a décrit comme quelque chose venant d’un autre monde, je pouvais m’imaginer son regard face à la taille de leurs nageoires, leur élégance, leur mysticisme, leur pouvoir. Ils sont vraiment d’un autre monde.

Bon, qu’est-ce que vous attendez? Venez à Santa Catalina et visitez Coiba, où vous pourrez avoir la chance de profiter de la beauté et du mystère de ces beaux animaux. Dans le même temps, si vous voulez en savoir plus sur les baleines à bosse, visitez notre blog la semaine prochaine pour un autre article plein d’informations intéressantes, de photos et de vidéos sur ces créatures mystérieuses!

Partageons la magie de l’océan! Nous vous attendons!

-By Rodrigo Villarino

Si vous avez eu la chance de plonger dans le parc national de Coiba au Panamá, vous avez sûrement eu l’occasion d’admirer la variété de poisson-globe présent sur le site. En effet, ces petits poissons intrigants parcourent la réserve en nombre nous éblouissant par leur variété de couleurs. Cependant, nous en savons bien peu sur cette espèce, sur ses particularités et ses habitudes. Cet article a donc pour but de répondre aux questions que l’on pourrait se poser sur le poisson-globe afin de le connaître un peu mieux.

Pour commencer leur vraie appellation ?

Au-delà de poisson-ballon, poisson-globe, puffer fish, leur réelle appellation est Tetraodontidae, en effet, bien moins simple à prononcer. La signification de ce terme barbare est pourtant aussi simple que quatre dents en grec.

A quoi ressemblent-ils ?

Étant donné qu’il existe 121 espèces de puffer fish il est possible de rencontrer des individus de tout type. Leur point commun est la forme de leur corps, allongé et globulaire. Les tetraodontidaes possèdent tous cinq nageoires, deux pectorales, une dorsale, une abdominal et  une anale. Leur peau est dure, lisse et sans écaille. Au niveau des couleurs certains portent des couleurs vives qui annoncent leur danger et leur toxicité tandis que d’autres ont des couleurs plus discrètes leur permettant de se fondre dans leur milieu. De plus, de nombreux individus ont la capacité de changer de couleur pour s’adapter aux changements de l’environnement. Ces changements peuvent être discrets, variations de teintes, de contrastes, ou très surprenant, changement total de couleur de jaune citron à noir tacheté de blanc. Au niveau de la taille, là aussi tout est permis, il est possible de rencontrer certaines espèces de poissons-ballons de 2.5 cm de longueur tandis que d’autres atteignent au maximum environ 100 cm de longueur.

De quoi se nourrissent-ils ?

Le régime alimentaire des poissons-globes est principalement composé d’invertébrés et d’algues. Ils possèdent quatre dents, deux centrées sur la mâchoire supérieure et deux en face sur la mâchoire inférieure. Cette dentition a l’apparence d’un bec et permet aux plus grands spécimens de rompre les crustacés qui leurs servent aussi de nourriture.

Pourquoi gonflent-ils ?

Les puffer fish sont très lent et il leur est donc très difficile de fuir leurs prédateurs à temps. Ainsi, gonfler leur permet d’effrayer leurs assaillants. Le poisson-ballon peut en effet atteindre jusqu’à trois fois sa taille initiale, impressionnant ! Pour atteindre une telle transformation le poisson-globe utilise l’impressionnante élasticité de son estomac et  ingère rapidement une grande quantité d’eau ou d’air si nécessaire. Il ressemble ensuite à une sorte de balle, la plus part du temps recouverte d’épines, ce qui dissuade la plupart des prédateurs.

Quels sont leurs autres moyens de défense ?

Malgré leur lenteur les poissons-globes ont une très bonne vue, ils sont capables d’orienter leurs yeux indépendamment. Ils ont aussi une très bonne capacité à manœuvrer. Ces deux atouts leur permettent de repérer toutes menaces à temps pour se cacher ou gonfler.

En plus de se gonfler certains  tetraodontidaes sont recouverts d’épines qui apparaissent à l’inflation et qui les rendent non préhensible. De plus, la quasi-totalité des puffer fish produise de la tétrodotoxine, une substance très toxique présente dans leurs organes internes et leur peau. Il semblerait qu’ils créaient cette toxine en synthétisant les bactéries présentes dans leur nourriture. Ainsi, si le prédateur parvient à attraper le poisson avant qu’il ne se gonfle, il risque de le regretter. En effet, cette substance 1200 fois plus dangereuse que le cyanure est létale pour quasiment tous les prédateurs. La dose de cette toxine présente dans un seul poisson-globe peut tuer jusqu’à 30 humains adultes, et il n’existe pas encore de remède connu. Donc sous leur air inoffensif les tetraodontidaes cachent un réel potentiel meurtrier, qui les classerait même comme le second animal le plus toxique au monde après la grenouille dorée empoisonnée.

Comment se reproduisent-ils ?

Dans la plupart des cas en eau salée, le mâle entraîne la femelle vers la surface où elle libère entre trois et sept œufs qu’il féconde par la suite. Les œufs restent à la surface et éclosent après environs quatre à sept jours. Cependant, une espèce de poisson-globe démarque, le puffer courtship. Ceux – ci créent des nids qui sont de réel chef-d’œuvre architecturel afin d’attirer les femelles. (https://www.youtube.com/watch?v=FV1C_HvP8P0)

En eau douce la tâche est plus compliquée pour les mâles, qui doivent se différencier des autres pour être choisi par la femelle. Celle-ci l’entraîne ensuite dans un endroit protégé afin de libérer ses œufs qu’il fécondera. En captivité on a pu observer que le mâle protégeait les œufs jusqu’à éclosion.

Un plat ?

Leur toxicité rend les poissons-globes très compliqués à manger. Effectivement, seule une préparation très précautionneuse les rendent propres à la consommation. Malgré ce danger le tetraodontidae est devenu un met d’exception au Japon, sous le nom de FUGU. Malgré qu’il ne puisse être préparé que par des chefs diplômés, chaque année plusieurs personnes sont hospitalisées et meurent intoxiquées par le fugu. Sa consommation reste interdite à l’empereur. Ce danger ne fait pas peur aux japonnais et ce met atteint des sommes exorbitantes : un plat à base de fugu coûte entre 20$ et 50$, le poisson entier est vendu entre 100$ et 200$. Dans d’autres régions du Japon certains éleveurs de puffer fish les ont rendus non-toxiques en surveillant leur régime alimentaire et les rendre ainsi simples à consommer.

Une population en danger ?

Bien que dans la réserve de Coiba on puisse croiser les poissons-globes en nombre, cela n’est pas le cas partout dans le monde. En effet, certaines espèces commencent à être menacées par la pollution, la pêche et la destruction des récifs. C’est le cas notamment du puffer chinois dont la population a décliné de 99% en 40 ans, ainsi que du Canthigaster cyanetron, du red ligne puffer fish et du dwarf puffer récemment classées comme espèces vulnérables d’extinction.

– Anaïs Yvinou

 

Webographie

http://www.nationalgeographic.com/animals/fish/group/puffer fish/

https://en.wikipedia.org/wiki/Tetraodontidae

http://vieoceane.free.fr/poissons/familles/Tetraodontidae/fiche1.html

http://ipfactly.com/puffer fish/

https://www.aquaportail.com/taxonomie-famille-177-tetraodontidae.html

https://a-z-animals.com › A-Z Animals › Animals › Puffer Fish

https://diverswhowanttolearnmore.wordpress.com/2014/11/16/tetraodontidae-puffer fish-vs-porcupinefish/

eol.org/pages/5056/overview

@inspiredbymaps view of the ranger´s station from the top

Les sites classés au patrimoine mondial sont des lieux avec des caractéristiques spécifiques qui permettent de les distinguer des autres sites. Ils sont considérés uniques et ont une «valeur universelle exceptionnelle» (VUE) qui reflète la richesse et la diversité du patrimoine culturel et naturel de la Terre. En raison de cette valeur exceptionnelle, les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde, quel que soit le territoire sur lequel ils se trouvent. Leur protection profite donc à chacun d’entre nous et, par conséquent, il est du devoir de la communauté internationale dans son ensemble de coopérer à leur préservation.

Le parc national de Coiba et sa zone spéciale de protection marine (SZMP) ont été inclus dans la liste des sites du patrimoine mondial de l’Unesco en 2005. C’est une région d’une beauté à couper le souffle qui agite le cœur de ses visiteurs. Mais en dehors de sa beauté, qu’est-ce qui rend Coiba spécial? Quelle est sa valeur universelle exceptionnelle?

Pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial, un site doit répondre à au moins 1 des 10 critères de sélection. Coiba répond aux critères de l’Unesco IX (être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins) et X (contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation).

En termes simples, Coiba détient une phone et une flore qui sont essentielles au bien-être de notre planète. Coiba est extrêmement riche dans sa biodiversité, avec beaucoup d’espèces végétales et animales introuvables ailleurs dans le monde. Dans de nombreux cas, ces espèces jouent un rôle clé dans les processus responsables du maintien de la santé de nos océans, et ce maintien est essenciel. C’est pourquoi Coiba est un site du patrimoine mondial et pourquoi il doit être protégé.

Les États qui adhèrent à la Convention du patrimoine mondial, possèdent des sites sur la liste sur leur territoire national et ont pour responsabilité de protéger ces valeurs du patrimoine mondial. Les avantages de rejoindre la liste sont multiples. Premièrement, il permet de sensibiliser la population à la préservation du patrimoine. Il donne accès au fonds du patrimoine mondial. Les sites élus bénéficient également de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un plan de gestion complet et d’experts qui proposent une formation technique aux équipes de gestion locale du site.

Le Comité du patrimoine mondial est composé de représentants de 21 États qui font parties de la Convention, élus pour un mandat de six ans maximum. Ils se réunissent une fois par an et sont responsable de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial. Ils allouent l’aide financière du Fonds du patrimoine mondial et ont le dernier mot quant à savoir si un site peut être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Ils examinent également les rapports sur l’état de conservation des sites inscrits et décide de l’inscription ou du retrait des sites sur la Liste des patrimoines mondiaux en péril.

Le Comité du patrimoine mondial peut inscrire sur la Liste des patrimoines mondiaux en péril des lieux menacés pour leurs valeurs de patrimoine mondial et, une fois qu’un site a été inscrit sur la Liste des patrimoines mondiaux en péril, le Comité peut accorder une aide immédiate. Le Comité, en collaboration avec l’État concerné, élabore et adopte ensuite un programme de mesures correctives, puis surveille la situation du site. Il alerte également la communauté internationale afin qu’elle puisse joindre ses efforts pour sauver ces sites menacés.

Nous portons de l’intérêt sur cet aspect car que le Comité du patrimoine mondial a averti l’Etat du Panama que si la gestion de Coiba et de la SZMP continuait dans la même direction, le Comité envisagerait d’inclure le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril. En d’autres termes, le Comité estime que la valeur universelle exceptionnelle de Coiba et de son SZMP pourrait être en danger.

Une équipe de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) est venue visiter Coiba du 28 novembre au 3 décembre 2016 afin relever les préoccupations de conservation au Comité du patrimoine mondial. Le 30 janvier 2017, l’État du Panama a présenté un rapport sur l’état de conservation du site. Les deux rapports sont disponibles ici. Vous trouverez un résumé des conclusions et décisions adoptées par le Comité dans sa dernière réunion (Projet de décision: 41 COM 7B.17) ici. Pour résumer, le Comité a indiqué que:

  • la gestion de la composante marine de Coiba continue d’être confrontée à des défis importants et des déclins ont été signalés concernant certaines valeurs marines clés et peu de progrès ont été signalés dans la mise en œuvre des demandes du Comité relatives à la gestion et au contrôle de la pêche.

  • le projet de régulation proposé par l’État autorise des types d’activités incompatibles avec le statut de patrimoine mondial du site, en particulier la pêche industrielle.

Le message à retenir est que certaines activités de pêche sont autorisées dans le parc par l’Etat, ce qui est absolument incompatible avec le statut de patrimoine mondial de Coiba et qui ont un impact négatif sérieux sur la valeur universelle exceptionnelle de Coiba. Ce qui est le plus troublant et frustrant, c’est que le Comité du patrimoine mondial a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations à l’État du Panama au cours des dernières années quant à l’absence de régulation efficace de la pêche au sein du site. Le Comité a demandé à plusieurs reprises au Panama de prendre des mesures immédiates pour assurer que la pêche soit strictement contrôlée, que la pêche industrielle soit totalement interdite et que les activités de pêche autorisées soi durables. Le Comité du patrimoine mondial a indiqué que si, à sa 42e session en 2018, il n’y avait pas eu de progrès substantiels dans la protection du site contre la pêche non durables, Coiba et son SZMP pourraient figurer sur la Liste des patrimoines mondiaux en périls.

Bien que l’inscription de Coiba sur cette liste puisse être perçue comme un déshonneur, il s’agit peut-être d’un bon tournant, concentrant l’attention internationale sur ses problèmes et sollicitant l’aide d’experts pour les résoudre. Nous pensons cependant que l’inscription de Coiba dans le patrimoine mondial en péril ne serait pas nécessaire si l’État se conformait aux demandes du Comité du patrimoine mondial. Il est à espérer que l’État du Panama prendra note des demandes et que nous pourrons bientôt voir des changements positifs majeurs dans la gestion de l’environnement marin de Coiba. La réserve est un endroit spécial, qui fait partie de notre patrimoine naturel et devrait être traité comme tel. Ne l’oublions pas.

–  Rodrigo Villarino

Giant Frogfish

Lorsque de plus gros animaux tels que les requins-baleines et les baleines à bosse nous entourent dans la resserve, nous tournons notre attention vers d’autres créatures de l’océan. Les bans de barracudas, de carangues et nos requins pointes blanches bien-aimées sont encore nombreux, mais parfois nous rencontrons aussi une petite créature qui se cache entre les coquillages, les rochers et les coraux. Sans aucun doute, l’un de nos favoris : le poisson grenouille.

Ces créatures fantastiques, sont un type de lotte, que l’on peut trouver dans les eaux tropicales et subtropicales au large des côtes d’Afrique, d’Asie, d’Australie, d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale. Nous avons la chance d’avoir des poissons-grenouilles géants ici dans le parc national de Coiba.

Le poisson-grenouille a un extérieur texturé, et des couleurs uniques, des épines et des bosses qui ont la capacité de changer de teintes pour correspondre à leur environnement, ce qui en fait des maîtres en terme de camouflage! Contrairement à de nombreux animaux qui utilisent le camouflage comme moyen de défense contre les prédateurs, les poissons-grenouilles l’utilisent principalement  pour attirer les proies. Leur taille est entre 1/8 pouce à 22 pouces.

Ces poissons sont carnivores et aussi cannibales. Ils mangent d’autres poissons, des crustacés et parfois d’autres poissons-grenouilles! Leur bouche peut atteindre 12 fois sa taille de repos, ce qui leur permet d’attraper toutes sortes de proies, parfois plus grosses qu’eux-mêmes. Le poisson-grenouille a une nageoire dorsale modifiée qui a un leurre rétractable ressemblant à une crevette, il l’utilise pour attirer leur proie. Si leur leurre est mangé ou endommagé, il peut être régénéré. À l’aide de cette canne à pêche et de ce leurre, le poisson-grenouille laisse pendre l’appât devant sa tête. Un passant sans méfiance va voir le leurre et être attiré à la vue de ce potentiel repas apparemment facile d’accès, et il sera mangé par le poisson grenouille. Le poisson-grenouille a la vitesse de frappe la plus rapide de n’importe quel animal sur terre! Il se deplace seulement lors du passage de leur proie ou lorsqu’ils ressentent un danger ou ont besoin de s’accoupler.

Parce que les poissons grenouilles n’ont pas de vessie natatoire, ils utilisent leurs nageoires pectorales modifiées pour marcher, ou même galoper, à travers les fonds marins. Ils marchent aussi en avalant de l’eau avec leur bouche massive, puis en forçant l’eau à travers leurs branchies ce qui leur permette de bouger. Le corps bouge très peu pendant que le poisson grenouille souffle et se fraye un chemin à travers l’océan.

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La femelle de ces espèces pondent des œufs dans l’eau et le mâle vient les fertiliser. L’abdomen de la femelle commence à gonfler lorsque l’œuf absorbe de l’eau et cela se produit entre 8 heures à plusieurs jours avant la ponte. Le mâle commence à s’approcher de la femelle deux jours avant le frai. Le temps de frai n’est pas clairement connu par les scientifiques, il pourait dépendre de la phase de la lune ou un signal est éventuellement libéré par la femelle.

Une fois, les yeux de lynx de Camilo ont repéré un minuscule poisson-grenouille jaune juvénile. Pas plus grand qu’un ongle ce petit miracle a vraiment marqué notre journée. Nous avons réussi à le retrouver et espérons que nous serons en mesure de suivre la croissance de ce petit gars avant qu’il ne décide de partir ou d’être englouti.